Quatre arguments contre la réforme des retraites

(Mise à jour le 30 janvier 2023 à 22:34)

4 arguments pour convaincre

1. La réforme est injuste et elle va tou·tes nous concerner

L’âge légal de départ à la retraite sera repoussé de deux ans et passera de 62 à 64 ans. La durée de cotisation sera aussi allongée pour atteindre très rapidement 43 ans au lieu de 42 aujourd’hui. Au delà de devoir travailler 2 ans de plus, le blocage des ressources allouées aux dépenses de retraite, alors que le nombre de retraités augmente, va conduire à la baisse du niveau des pensions.

L’extinction des régimes spéciaux, avec la clause dites « clause du grand-père », c’est-à-dire qu’elle s’appliquerait uniquement aux nouveaux·elles embauché·es, impactera tout le monde à terme.

L’équilibre financier de ces régimes serait mis en danger puisqu’il y aurait de moins en moins de cotisants. Sans compter les effets désastreux que génèrent la cohabitation de salariés aux droits et aux devoirs différents dans une même entreprise et dont ont a constater les effets, chez France Télécom par exemple. Il y aurait deux type de salariés dans une même entreprise avec des droits et des obligations différents.

D’autre part les mesures d’âge de cette nouvelle réforme, concerneront tous les salariés quel que soit leur régime.

En d’autre termes tout le monde devra travailler 2 ans de plus !

2. On n’est pas seul·es à se mobiliser et on peut être aidé·es

L’opposition à cette réforme est massive, les sondages successifs le montrent. Cette opposition grandit à mesure que la mobilisation s’installe.

Les syndicats de salarié·es sont réunis pour la première fois depuis 12 ans et publient, depuis le mois d’octobre 2022, des communiqués communs de refus de la réforme et d’appel à la mobilisation.

Ces syndicats organisent les grèves et les manifestations.

Même isolé·e sur son lieu de travail on peut recevoir de l’aide de la CGT pour se déclarer gréviste et, dans les manifestations, on est toujours bienvenu·e dans les cortèges CGT qui sont sécurisés et revendicatifs.

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3. Des cadres et professions intermédiaires se mobilisent

Le 19 janvier 2023 de nombreux·ses cadres et professions intermédiaires étaient en grève et en manifestation :

  • plus de 60 % des salarié·es du secteur de l’énergie étaient en grève, dont beaucoup de cadres et de jeunes diplômé·es ;
  • 1/3 des cadres et plus de la moitié des agent·es de maîtrise de la SNCF étaient en grève ;
  • environ 20 % du personnel de Météo France, de l’IGN, et du Cerema étaient en grève ;
  • plus de 15 % des salarié·es d’Orange et plus de 25 % de celles et ceux de La Poste étaient en grève ;
  • dans la fonction publique, les grévistes étaient très nombreux·ses parmi les enseignant·es, mais aussi chez les cadres des collectivités locales, ainsi 12 % des cadres supérieur·es de la Ville de Paris étaient déclaré·es grévistes :
  • dans la santé, les hôpitaux ont assigné de très nombreux·ses soignant·es, les empêchant de rejoindre la grève et les manifestations. Or 70 % des professions intermédiaires du secteur sanitaire et social (infirmières, assistantes sociales) réclament le retour de la retraite à 60 ans ;
  • de nombreux·ses ingénieur·es et cadres étaient en grève dans la métallurgie, chez Nokia, chez Thalès ;
  • des salarié·es des cabinets de conseil (Capgemini, CGI, Atos…) étaient visibles dans les cortèges, tout comme dans le secteur de la banque-assurance également très mobilisé pour la hausse des salaires ces dernières semaines (Covéa, LCL…).

Face à cette déferlante de grévistes chez les cadres et professions intermédiaires, les directions des entreprises ont tenté la manipulation et l’intimidation, mais nous l’avons refusée pour exercer notre droit constitutionnel de faire grève :

  • à la SNCF la direction a tenté d’utiliser l’encadrement intermédiaire pour convaincre de l’utilité de la réforme, mais c’était sans compter sur leur refus de servir de faire-valoir dans cet exercice de communication ;
  • à la Poste : l’entreprise a menacé les cadres de leur retirer leurs jours de congés faisant suite à la grève, mais ils et elles se sont quand même déclaré·es grévistes et ont fait respecter leurs droits !
4. La mobilisation a déjà fait reculer les gouvernements !

En 1995 (réforme Juppé), en 2006 (contrat première embauche) et en 2020 (retraites à points) les réformes ont été abandonnées à la suite de la mobilisation alors que les gouvernements avaient à chaque fois martelé qu’ils ne reculeraient pas. En 2006, la loi avait même été adoptée et c’est le président de la République qui, alors que la contestation ne faiblissait pas, a annoncé ne pas promulguer la loi. En 2020, face à la contestation, le gouvernement avait été contraint de recourir au 49-3 pour faire adopter sa réforme, mais a été obligé d’y renoncer ensuite face à la large opposition et à la crise sanitaire COVID.

En 2023, alors que le gouvernement tablait sur la division des organisations syndicales et sur la résignation des salarié·es, la colère grandissante sur les questions salariales les a contraints à repousser la présentation de la réforme. La mobilisation massive du 19 janvier a surpris les ministres qui ont été contraint·es de reconnaître que la résignation n’était pas au rendez-vous, bien au contraire. Ce sont toutes les catégories professionnelles, tous les âges, tous les secteurs qui étaient mobilisés dans la grève et dans la rue.

Amplifions la mobilisation et convainquons nos collègues et ami·es de nous rejoindre le 31 janvier 2023 en grève et en manifestation !